La Province : Colfontaine: bataille juridique autour de la maison Van Gogh

Colfontaine: bataille juridique autour de la maison Van Gogh

G.M.

Expropriation ! C’est à ce prix que la maison où vécut Vincent Van Gogh entre 1878 et 1879, devrait être « la » maison Van Gogh dont Colfontaine rêve, en tant qu’atout culturel dans le cadre de Mons 2015. La famille Quenon, propriétaire de la maison rose située 121, rue Wilson à Petit-Wasmes, crie au sabotage démocratique. Et le fait qu’elle figure sur les « routes de Van Gogh » du musée d’Amsterdam, est une piètre consolation.

G.M.

Le lieu où vécut le peintre de génie est dans un triste état.

En cause: des péripéties administratives, dont Jacques Quenon et ses filles Nancy et Stéphanie nous ont fait part. La famille Quenon aimerait demeurer propriétaire du bien, acquis voilà un demi-siècle. A l'issue de plusieurs réunions avec le bourgmestre, M me  Dominguez et les mécènes, un pré-accord, un engagement moral fut signé par M. Quenon et le bourgmestre le 25 janvier 2012. Conditions : rénovation authentique de la maison, durant 27 ans, elle doit être dédiée à des activités culturelles autour de Van Gogh, et le centre culturel de Colfontaine doit la gérer.

La promesse a été suivie d’un acte officiel, préparé par un notaire, et signé en décembre 2012 à l’administration communale par Jacques Quenon, puis par son ex-épouse…

Mais la commune n’a jamais signé le document : jamais le sujet n’a été débattu préalablement en conseil communal. Point de non-retour : l’acte d’expropriation de la maison pour cause d’utilité publique, signé par le ministre Furlan. Le 26 juin prochain, un huissier et un géomètre visiteront la parcelle. Le lendemain du conseil communal…

A cette occasion, Marie-Mercedes Dominguez (C+) interpellera la majorité (PS). « J’ai toujours suivi le dossier de cette maison, comme celui de la mine de Marcasse car le passage d'un artiste tel que Vincent Van Gogh est un patrimoine à préserver. En son temps, poursuit la conseillère, j’ai demandé à Yvon Biefnot que la commune s’investisse dans cette maison, qu’il fut en 2003, question de céder en vente publique. Le bourgmestre de l’époque m’a alors rétorqué qu’on n’allait pas attirer de cars japonais ici avec cette maison! En vue de 2015, la commune semble se réveiller. En octobre 2011, elle a entamé une procédure d'expropriation pour cause d'utilité publique, qui s’est clôturée le 15 décembre 2011. Seule, cette expropriation a été soumise au vote du conseil communal. Je déplore un dialogue de sourds entre le propriétaire et la commune. L'accord par le propriétaire du bail emphytéotique et sa signature en ma présence, devait arrêter l'expropriation. Les Quenon introduiront une action en dommages et intérêts… Et la maison ne sera jamais un musée digne de ce nom en 2015 ! A qui profite tout ceci ? », questionne M me  Dominguez.

«Mes précédentes interrogations du conseil sur le sujet sont toujours restées lettre morte ! », s’écrie-t-elle.

De son côté, la commune se réjouit de cette expropriation estimée « judicieuse », après d’âpres discussions avec les propriétaires…

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